Y’a toutes ces filles en moi… par Myriam Ould-Hamouda

20 juin 2017

Y’a toutes ces filles en moi…

alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, québec

Y’a toutes ces filles en moi qui se crêpent un chignon imaginaire. Tous ces mecs qui jouent à qui pisse le plus loin. Y’a cet homme, aussi, assis, avec ses binocles trop petits pour son tarin avec son vieux costume gris, qui les regardent et ne dit rien ; il sourit. Dedans, c’est un bordel monstre, et, le con, il sourit. Et moi, je souris avec lui, tellement fort parfois que j’en ris. Mais maman, ça ne la fait absolument pas rire ce désordre, et souvent elle grogne un « va ranger ta caboche, une chatte n’y retrouverait pas ses petits ! ». Alors d’un coup, j’ai mal au cœur. À cause de ce type qui sourit alors que maman a les larmes aux yeux ; à cause de ce bordel dans ma tronche où elle ne retrouvera jamais sa petite ; parce que, comme j’en ai besoin je suis infoutue d’y mettre un peu d’ordre. J’ai besoin de tous ces mecs en moi qui rient gras, de toutes ces filles en moi qui sortent les griffes, de ces mômes qui s’agitent dans tous les sens et braillent à chaque bleu au genou, de ces vieux de l’autre côté de la grille qui haussent les épaules sous leur large imper et disent comme ça « on a beau passer notre vie à courir, on est toujours coincé entre hier et demain ». J’ai besoin de ce bordel monstre, de tout ce bruit, de ces personnages qui ne me ressemblent pas, de ces vies qui ne sont pas les miennes, pour trouver le monde assez sexy pour en avoir envie, mais quand même un peu dégueulasse pour vouloir le refaire de temps en temps. Mais maman elle a mal au cœur parfois, quand elle me voit me débattre au milieu de mon capharnaüm, et souvent elle me fait une place sur son banc pour que je vienne me reposer cinq minutes et y voir avec elle la vie comme est belle. Mais, moi, je ne peux pas rester là même cinq minutes, je ne sais pas, avec l’impuissance de mes bras de petite fille, contempler les fleurs flétrir. Parce qu’au fond, à regarder fixement, que ce soit un tableau un poème un sourire, la huitième merveille du monde, ou ton reflet dans le miroir, à un moment donné l’image finit toujours par se déformer jusqu’à en devenir laide ; et à chaque fois, je me demande « mais putain, comment font ces gens qui s’échinent à vouloir exister dans un monde où tout est laid ? ». Alors, pour ne jamais les croiser, je plisse un peu fort des yeux pour que l’image ne se fige jamais vraiment et, quand j’ai trop mal au crâne à force d’y faire des plis je hisse les voiles, avec toutes ces filles en moi qui se crêpent le chignon, avec tous ces mecs en moi qui jouent à qui pisse le plus loin, avec mon désespoir qui, lui aussi, ça fait un bail qu’il ne tient pas en place sur son banc. Et, à chaque fois que je préfère lever l’ancre, elle me regarde partir avec dans mon sac mon bordel monstre, avec dans ses yeux ses larmes impuissantes de maman. Et moi, je voudrais juste cesser d’avoir mal au cœur comme ça, à chaque fois qu’elle ne voit pas comme le large me rend belle, et comme en fait je n’ai presque pas le mal de mer.

Notice biographique

Chat Qui Louche maykan alain gagnon francophonieMyriam Ould-Hamouda (alias Maestitia) voit le jour à Belfort (Franche-Comté) en 1987. Elle travaille au sein d’une association pour personnes retraitées où elle anime, entre autres, des ateliers d’écriture.  C’est en focalisant son énergie sur le théâtre et le dessin qu’elle a acquis et développé son sens du mouvement, teinté de sonorité, et sa douceur en bataille — autant de fils conducteurs vers sa passion primordiale : l’écriture. Elle écrit comme elle vit, et vit comme elle parle.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)


Y a des meufs… un texte de Myriam Ould-Hamouda

6 juin 2017

Y a des meufs…alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, québec

Y’a des meufs qui te donnent envie d’avoir leurs formes, y’a des mecs qui te donnent envie d’avoir leurs couilles et puis, parfois, y’a des êtres qui te donnent juste envie d’être toi-même. Comme ils se foutent bien, en fait, de ton ventre flasque et de ta trouille entre ses plis, comme sous tes foutus complexes et derrière tes masques et costumes de pacotille, ils ont déjà fait connaissance avec la belle personne que tu es et comme ils parlent d’elle, tu aimerais bien la rencontrer et papoter un peu avec elle toi aussi. Ces êtres qui n’appartiennent pas à ce monde, mais auxquels ce monde appartient tout entier ; avec leur manière de toujours se régaler des sinuosités des visages même si un énorme pif danse la lambada en plein milieu, avec leurs doigts de fées qui savent repeindre l’horizon avant même que le temps n’ait pu menacer qui que ce soit de tourner à l’orage. Et comme ils n’attendent rien de toi, ne te collent aucun conseil entre les mains ni aucune culpabilité sur le dos, comme ils te pardonnent déjà tes silences et tes coups de colère, à leurs côtés tu te sens bien, et les manques et les erreurs que tu portes depuis un siècle déjà ne te gênent plus vraiment pour marcher.
J’ai eu la chance, un jour, de croiser l’un d’eux. Il ne payait pas de mine, avec sa démarche bancale qu’on n’aurait jamais dit de lui qu’il venait d’ailleurs, mais tout au plus du bistrot du coin. Et moi, avec ma mauvaise habitude d’appartenir un peu trop à ce monde qu’à défaut de connaître par cœur je ne laisse plus me surprendre, je ne l’ai pas venu venir. Je n’ai pas vu venir les battements de mon cœur, les tremblements de mes mains, les dégâts qu’il avait occasionnés qu’aucune échelle de Richter n’aurait su mesurer, pas vu venir ces papillons virevolter dans mon ventre, ces piranhas ronger mon crâne, pas vu venir ses mains puissantes rassembler les morceaux et puis finalement les secouer. Je n’ai pas vu venir ces ailes me pousser dans le dos à mesure que le vide me faisait tourner de l’œil. Et, comme je ne l’avais pas vu venir, je ne l’ai pas vu repartir non plus. Et moi, je suis restée là, avec cette version de moi-même plus grande, plus belle, plus forte que jamais, avec cette statue qu’il avait érigée de ses propres mains, mais qui à présent manquait de ses yeux pour tenir debout. Et ses doigts de fée n’étaient même plus là pour repeindre l’horizon et l’empêcher de tomber.

Notice biographique

Chat Qui Louche maykan alain gagnon francophonieMyriam Ould-Hamouda (alias Maestitia) voit le jour à Belfort (Franche-Comté) en 1987. Elle travaille au sein d’une association pour personnes retraitées où elle anime, entre autres, des ateliers d’écriture.  C’est en focalisant son énergie sur le théâtre et le dessin qu’elle a acquis et développé son sens du mouvement, teinté de sonorité, et sa douceur en bataille — autant de fils conducteurs vers sa passion primordiale : l’écriture. Elle écrit comme elle vit, et vit comme elle parle.

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Une idée fixe… un texte de Myriam Ould-Hamouda

23 mai 2017

Une idée fixe…

alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, québec

Kawanabe Kyōsai

Une idée fixe, c’est comme une publicité sur le web, une fois que t’as réussi à oublier l’essentiel en traînant de lien en lien, y’en a toujours une qui se met à brailler au moment où tu t’y attends le moins ; et essaye, toi, de la trouver, cette foutue vidéo qui s’est lancée sans que personne ne lui donne son consentement, au milieu de la trentaine d’onglets ouverts : c’est comme chercher un sourire sous le bearskin d’un garde londonien. Et aussi, va savoir ce qui a bien pu me prendre le jour où, comme la réclame avait tes yeux, sans réfléchir je l’ai ajoutée à mes favoris.

On peut tromper mille fois le monde entier lorsqu’on accepte de jouer la comédie de la vie, mais on ne peut jamais duper bien longtemps son cerveau qui n’est pas prêt, pas prêt du tout, à renoncer à son idée fixe. Et t’as beau la ranger tout au fond d’un placard de la cuisine, entre la tablette de chocolat et la bouteille de whisky, fermer le placard à double tour, jeter la clé dans le débarras où personne ne parvient plus à mettre un pied depuis des plombes, mais où toutes ces choses inutiles que personne ne veut jeter continuent à s’entasser ; et ton imagination a beau inventer toutes les stratégies capilotractées qu’elle peut, ton cerveau n’a rien d’un lapin de six semaines et, comme il grimace déjà de travers, tu sais pertinemment que tu vas payer le prix fort pour tes tentatives de duperies. Et si les publicités sur le web finissent toujours par se taire, on n’a jamais vu aucune idée fixe respecter le temps de parole qui lui était octroyé. Et, du fond de son placard fermé à double tour, elle se tortille un peu pousse un gémissement à peine audible, mais déjà bien agaçant et puis se met à taper de toute sa rage contre la porte et à jouer avec ton cerveau à qui gueule le plus fort. Une idée fixe, c’est comme un chewing-gum collé sous la semelle : t’as beau essayer de frotter de toutes tes forces pour t’en débarrasser, tu ne fais jamais rien qu’à l’étaler un peu plus.

Et ça n’a rien d’évident, tu sais, de jouer encore la comédie de la vie avec cette idée fixe qui occupe tout le plateau. Parfois, une baballe rouge que quelqu’un a lancée suffit à me distraire, le temps de dire bonjour de respirer un peu et de rire trop fort, le temps de faire un premier pas même s’il coûte un bras, mais au pas suivant et à la semelle gauche qui colle sur le bitume, je manque toujours de me rétamer. D’autres fois, l’idée de m’éclater la tête contre un mur pour en faire sortir cette idée fixe qui ne fait rien qu’à parler de toi me traverse l’esprit ; mais comme je sais que vous seriez capables de poursuivre le show sur la tapisserie du salon, je finis par m’avachir sur le canapé.

Mais la porte d’entrée n’est pas fermée et j’ai fait un peu de place dans mon cœur et sur le canapé pour mon idée fixe et pour toi, pour si, un soir vous aussi êtes un peu fatigués, de jouer.

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Chat Qui Louche maykan alain gagnon francophonieMyriam Ould-Hamouda (alias Maestitia) voit le jour à Belfort (Franche-Comté) en 1987. Elle travaille au sein d’une association pour personnes retraitées où elle anime, entre autres, des ateliers d’écriture.  C’est en focalisant son énergie sur le théâtre et le dessin qu’elle a acquis et développé son sens du mouvement, teinté de sonorité, et sa douceur en bataille — autant de fils conducteurs vers sa passion primordiale : l’écriture. Elle écrit comme elle vit, et vit comme elle parle.

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Qu’importe le déluge… un texte de Myriam Ould-Hamouda

9 mai 2017

Qu’importe le déluge…

alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, québecQu’importe le déluge après nous, pourvu qu’il reste une trace de notre passage après lui. Mais qu’en restera-t-il ? De nous, de nos bonnes manières et de nos pets de travers, une fois le déluge passé ? Que restera-t-il de ces corps que nous avons parfois détestés comme ils prenaient trop de place ou pas assez, comme ils n’ont jamais ressemblé à ceux sur lesquels la bave glisse sous leur papier glacé ; que nous avons souvent abîmés à coup de régimes de sport et de crèmes miracles, à coup de nutella d’alcool et de tabac, mais qui nous ont toujours tenus debout malgré tout ? Que restera-t-il de ces têtes que nous avons remplies à l’excès de souvenirs et de serments, de leçons et de théorèmes, de bons mots et de migraines, de ces têtes bien faites, de ces têtes bien pleines que nous avons exhibées sous tous les angles de face, de profil, en plongée, en contre-plongée, comme si un like savait donner une respiration à nos bouilles en apnée ? Que restera-t-il de ces cœurs lourds, légers ou volages, de ces cœurs qui en avaient gros sur eux-mêmes quand le manque le désir et la vie pesaient un âne mort, de ces cœurs qui en chavirant ont fait tomber avec eux nos corps et nos têtes, ces cœurs que nous avons remplacés par un nouveau taillé dans la pierre, en nous disant qu’un cœur qui ne bat pas fait moins mal, en oubliant que la pierre en tombant se brise plus facilement ? Mais qu’en restera-t-il ? De nous, de nos coups de cœur, de nos coups de gueule et de nos coups de génie, une fois le déluge passé ? Une fois le rideau et les masques tombés, une fois l’écran éteint, une fois les yeux du monde fermés. Que restera-t-il de nous face au miroir que le déluge aura fissuré ? Qu’importe le déluge, qu’importent mes gros orages et mes brèves éclaircies : une seule moue de toi, et il ne reste plus rien de mes sourires ni de la rage que je cachais dessous. Qu’importent mon corps grossier, ma tête en vrac, mon cœur pas vaillant pour un sou, ce qu’il restera d’eux, pourvu qu’avant le déluge nos images en vibrant cessent enfin d’être sages.

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Chat Qui Louche maykan alain gagnon francophonieMyriam Ould-Hamouda (alias Maestitia) voit le jour à Belfort (Franche-Comté) en 1987. Elle travaille au sein d’une association pour personnes retraitées où elle anime, entre autres, des ateliers d’écriture.  C’est en focalisant son énergie sur le théâtre et le dessin qu’elle a acquis et développé son sens du mouvement, teinté de sonoritJés, et sa douceur en bataille — autant de fils conducteurs vers sa passion primordiale : l’écriture. Elle écrit comme elle vit, et vit comme elle parle.

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Et même si un jour je n’ai plus de quoi… un texte de Myriam Ould-Hamouda

25 avril 2017

Et même si un jour…alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, québec

Et même si un jour je n’ai plus de quoi payer le prix de mes errances solitaires, que je finis par m’y perdre pour de bon ; je n’exigerai jamais de toi que tu me tiennes la main le long du chemin. Depuis le temps que la porte n’en finit plus de claquer, je ne sais plus si c’est le monde qui m’envoie balader ou si c’est moi qui prends la poudre d’escampette et mes baskets à chaque fois que je me sens à l’étroit dans ses bras, dans mes silences et son brouhaha. Depuis le temps que mes pieds n’en finissent plus de fouler ses prairies, ses sables mouvants et son béton, je ne sais plus qui de nous deux fuit l’autre, et qui n’arrive plus à le suivre. Et si depuis quelque temps, je pars toujours si vite que je n’entends pas ce bruit au loin, celui de la porte que tes bras impuissants claquent derrière moi, ou celui de ta bouche en colère qui hurle à la fenêtre « attends-moi », parce qu’en fait tu veux bien venir ; la balade tu sais, même si je l’ai déjà faite mille fois au moins, n’a jamais ni l’air ni la chanson d’une promenade de santé : et ça m’embêterait bien que tu t’y casses le bout du nez.
Et même si un soir je n’ai plus de quoi rembourser les ardoises que j’ai laissées aux yeux, qui, le temps d’un bout de chemin, m’ont faite un peu plus forte que moi-même, je ne voudrais pas que tu fermes les tiens sur les erreurs que je n’ai pas su commettre ; et qui ne m’ont jamais fait grandir. Atteindre les hauteurs où la peur donne des ailes et où le ridicule ne tue pas, où n’être que soi c’est être plus petit que soi, la vie n’attend pas sagement que les erreurs mort-nées remontent à la surface d’un verre, que quelqu’un vide le verre et fasse claquer la porte. Calmement, que quelqu’un les traîne à ses pieds, qu’elles ralentissent son pas, et qu’il se mette en colère fort. Bêtement, qu’il se passe enfin quelque chose, mais comme à chaque fois qu’on lui pardonne et l’accepte comme elle est, la vie, elle n’en finit pas de rapetisser. Bêtement, comme il faut être bien bête tu sais, pour raconter des histoires qui parlent souvent de toi, et baisser les paupières et claquer la porte et freiner des quatre vies et de toutes les autres aussi, dès que tu tentes maladroitement d’y glisser un orteil.

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Passer à autre chose…., un texte de Myriam Ould-Hamouda

11 avril 2017

Passer à autre chose…alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, québec

Et le monde, dans sa grande bonté, avait offert à l’homme des paysages superbes à n’en plus finir ; mais l’homme, dans sa petite auto, finissait toujours par en revenir et en en revenant, la zappette à la main, avait pris cette habitude agaçante de dire comme ça « il faut passer à autre chose ».

Passer à autre chose ; à d’autres villes, d’autres pays, d’autres vies, avec d’autres mallettes, d’autres costumes d’autres grimaces, dans d’autres trains à côté d’autres mecs, dans d’autres lits avec d’autres meufs, de l’autre côté. Passer à autre chose ; comme si rien n’avait assez d’importance pour que nous nous y arrêtions, comme si personne n’avait droit à une seconde chance pour nous y surprendre. Passer à autre chose et accepter comme ça : que les villes les yeux et les étoiles par-dessus, qui brillaient hier encore, perdent leur éclat ; que les poèmes et les mains qui nous ont fait trembler si fort perdent leur intensité ; que la nuit tombe et les wagons déraillent sans même essayer de les retenir ; passer à autre chose et regarder le monde perdre ses merveilles, comme si de rien n’était.
Ce soir, une migraine atroce me tient ; et le monde, et l’homme, avec au bout de leurs bras impuissants leur splendeur et leur zappette, me regardent me tordre de douleur sur le canapé. Et puis, ils disent comme ça « il faut passer à autre chose ». Passer à autre chose ; claquer la porte, courir vite vite sans jamais au grand jamais se retourner. Passer à autre chose ; et laisser crever derrière moi cette idée fixe qui depuis quelque temps ne me lâche pas. Cette idée fixe, qui me colle des soufflets dans la pomme et des poèmes dans le gosier, des papillons dans le ventre et des piranhas dans le crâne ; cette idée fixe qui parfois me tient debout et d’autres fois me fait un croche-patte. Cette idée fixe qui parle un peu du monde et de sa grande bonté, de l’homme et de sa petite auto, pour faire comme si elle savait encore parler d’autres choses que de toi et de la vie que tu m’as foutue en passant.
Et le monde et l’homme me regardent d’un air désolé, ils disent comme ça « ça va passer » ; mais si ce soir je me tords de douleur, ce n’est ni la faute à la migraine ni à cette idée fixe ni même à la tienne, mais à cette pensée terrible d’en revenir un jour et finir l’air de rien, par passer à autre chose.

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À force de tirer les vers… un texte de Myriam Ould-Hamouda

28 mars 2017

À force de tirer les vers…

alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, québec

À force de tirer les vers de n’importe quel nez, faut pas s’étonner d’en sortir un paquet de trucs dégueulasses. Des scandales qui n’ont jamais dressé aucun corps dans la rue pour crier à plein gosier et brandir un large carton, des secrets qui ont flanqué des maux de dos à ceux qui les portaient malgré eux, des morales sans valeur, des valeurs sans morale, pour lesquelles personne n’a jamais pris ni le temps, ni la peine, ni son courage à deux mains pour en faire toutes les histoires qu’elles auraient bien méritées. Et puis, parfois, il n’en sort rien du tout ; c’est terrible, c’est affreux, c’est disgracieux à souhait le rien du tout dans ce monde qu’il nous faut en relief et en mouvement perpétuel.
Nous adorons imaginer qu’il y a des masques à faire tomber, des costumes à tâcher sans faire exprès, que dessous nous y trouverons bien une ou deux horreurs : des cicatrices, des bleus, une tache de naissance ou au moins des grains de beauté qui prennent un air mauvais.  Nous adorons agiter nos pelles de fortune, et creuser toujours plus loin, toujours plus fort, pour y dénicher quelque chose d’atroce ou de superbe, à la force de notre imagination qui a faim comme le monde et ses merveilles, on ne lui fait plus.

 Le sommet de l’Everest, le fond du grand Canyon, la pyramide de Khéops, le mausolée d’Halicarnasse, le chant des baleines, les nuées d’oiseaux, le jardin d’Eden, la tour de Babel, ça ne lui suffit plus. Nous adorons fourrer nos doigts sales dans n’importe quelle narine en espérant y trouver quelque chose, n’importe quoi qui pourrait nous surprendre encore un peu, mais comme on a l’air bien malin à prendre des airs dégoûtés devant ces morceaux d’autres vies que notre imagination nous a collés sous les ongles, et dont nous ne savons plus quoi faire.
Je croque toujours dans les pommes à pleines dents et si un vers a élu domicile dedans, je le prends avec, mais je n’irai pas farfouiller dans un pif tout aussi roc tout aussi péninsule soit-il pour l’y dénicher. Quand mon nez est bouché, je me mouche dans une feuille de papier, parfois un texte se colle dedans, parfois la feuille est juste froissée et je renifle fort. Parfois à force de renifler je me colle une migraine terrible qui ne me lâche plus, d’autres fois je la décolle et je sors boire une bière en compagnie de mains qui préfèrent refaire le monde plutôt que de me tirer les vers du nez.
Et comme leurs yeux reflètent la vie dans toute sa splendeur, ça me suffit.

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Il y a ceux qui enchaînent les rencontres…, un texte de Myriam Ould-Hamouda

14 mars 2017

Il y a ceux qui enchaînent les rencontres…

alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, québec

Erika Marozsán, Gloomy Sunday

Il y a ceux qui enchaînent les rencontres, ils collectionnent des regards des sourires et des culs qui prennent la poussière au milieu des cartes postales des coquillages et des fioles de sable ; et puis il y a ceux qui crèvent de trouille juste en croisant leur propre ombre, le rebord de leur cheminée n’est pas encombré, mais dedans un feu brûle et les murs de leur maison tremblent souvent.
Nous nous trouvions bien nigauds à ne pas savoir nous regarder dans les yeux, mais en fuyant notre regard tombait toujours sur un spectacle plus terrible encore : celui d’hommes et de femmes qui n’avaient plus peur de se rencontrer. Comme ils avaient oublié à quel point une rencontre peut changer une vie ; comme ils ne lui en laissaient d’ailleurs plus ni la place ni le temps dans leurs plannings surchargés. Et les hommes serraient des paluches sans jamais avoir le cœur qui se serre, lui, à chaque fois que l’autre mimine détalait comme un lapin. Et les femmes tendaient à chaque fois l’autre joue, malgré la barbe qui pique malgré la bave qui coule ou la mâchoire qui craque. Et les hommes et les femmes entassaient des noms et des numéros dans leur large agenda au milieu d’autres noms, d’autres numéros dont ils avaient déjà oublié les sinuosités des visages, ils notaient avec soin des lieux des horaires, des rendez-vous sans que jamais leurs doigts ne tremblent ne serait-ce qu’un peu. Avec l’assurance de ceux qui ont refusé que demain soit un autre jour, avec la grisaille de leurs petits matins qui se suivent et se ressemblent toujours, avec leur jus d’orange frais leur café noir bien serré et leurs tartines qui ne tombent jamais, même du bon côté. Comme ils avaient oublié à quel point une rencontre peut changer une vie ; comme en fait ils ne voudraient surtout pas qu’elle la change, leur vie bien sympa qui leur convient comme elle est, avec ces deux bras doux qu’ils n’aiment plus vraiment, mais qui pressent le jus d’orange font couler le café et beurrent leurs tartines, avec ces deux bras mous qu’ils détestent souvent, mais qui les consolent parfois de toutes ces autres vies qu’ils auraient pu vivre, de la manière qu’a leur cœur d’avoir un jour cessé de battre.
Ce soir j’ai enchaîné mes peurs aux canalisations de la salle de bain, dans la baignoire l’eau coule à grands flots, elles se tortillent un peu et, moi, je crève de trouille ; comme depuis toi je sais à quel point ma vie peut changer, comme si te prend enfin l’envie de la renverser je ne me débattrai pas. Ce soir, le feu menace de tout dévorer et les murs de s’effondrer, mais je ne partirai pas sans toi.

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Le mystère, c’est comme un ballon de baudruche…, un texte de Myriam Ould-Hamouda

28 février 2017

Le mystère, c’est comme un ballon de baudruche…alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, québec

Le mystère, c’est comme un ballon de baudruche : quand on le perce, il n’en reste plus rien que quelques morceaux de latex baveux par terre. Et ceux qui jouaient avec, en le frottant contre leur pull en laine, pour faire rire l’assemblée quand ensuite ils parvenaient à le coller au plafond ou aux cheveux dressés sur la tête de mémé dont le brushing foutu ne riait pas du tout ; ceux qui le tenaient entre les mains bien haut en se gaussant des mômes de leurs bonds de marsupilamis, mais rigolaient un peu moins fort quand les mômes décidaient finalement de jouer à Tarzan avec leur barbichette ; ceux-là qu’il occupait encore il y a cinq minutes à peine, mais dont les ongles trop longs ont fini par se planter dedans, prennent maintenant un air dégoûté et hésitent à le ramasser avec les doigts. Et, même si toute l’assemblée, qui tout à l’heure s’était vite lassée de ces tours de passe-passe qu’ils lui ont trop faits et qu’ils refont encore et qu’ils refont toujours à chaque anniversaire, à chaque mariage et à chaque enterrement aussi, et qu’à force c’est un peu pénible de faire comme si c’était la première fois ; et même si toute l’assemblée qui tout à l’heure avait quand même pouffé poliment et levé les yeux au ciel, encore une fois, ne les lâche maintenant plus du regard depuis que le bruit du ballon qui a éclaté l’a délogée de ses distractions, à elle. Et même si, comme ces lambeaux gluants les répugnent, ils désignent par réflexe un des mômes du doigt et retournent l’air de rien chercher un autre ballon avec lequel jouer ; et comme il n’y a plus rien à voir, l’assemblée lance pour la forme un regard noir au môme puis hausse les épaules et retourne à ses et bla et bla et blablabla.

Mais de quoi avons-nous l’air, à entretenir nos mystères le temps que nos coups de pinceau sauront sauver les apparences et nos murs qui s’effritent se fissurent et menacent déjà de tomber, le temps que nos bras trop maigres pourront les retenir et épargner les meubles qui prennent la poussière entre eux ? Mais de quoi avons-nous l’air, le menton si haut qu’aucun môme ne saurait l’agripper pour jouer à Tarzan avec, à sillonner les rues d’un monde qui ne nous appartient pas, à dandiner du popotin pour nous faire un peu de place sur des bancs où personne ne nous attend et ne nous en a pas gardée une, du coup. Nous portons tous les mêmes masques blancs que nous repeignons à nos humeurs ou au temps qu’il fait dehors, les mêmes costumes grotesques avec dans les poches tous nos trucs et astuces pour détourner l’attention, le temps que notre nez au milieu de notre figure suffira à faire rire l’assemblée ou qu’au moins elle prendra encore un peu la peine de faire semblant, sous son masque de fortune à elle. Mais qu’elle n’ira pas chercher plus loin. Plus loin que ces costumes parfois trop petits sous lesquels certains mecs étouffent comme ils ont bien grandi depuis, sous lesquels certaines meufs tortillent leurs fesses comme elles adorent la manière qu’ils ont de les mettre en valeur et de faire s’arrêter et se poser dessus d’autres yeux que les leurs. Plus loin que ces costumes souvent trop grands sous lesquels nous nous échinons à cacher nos désirs et nos peurs, mais que les mecs et les meufs que nous sommes ne font rien qu’à se prendre les pieds dans l’ourlet que personne ne fait jamais. Plus loin que ces costumes trop petits qui prêtent souvent à rire.

Et alors, quoi ? Il faut bien changer de chemise et d’avis de temps en temps, quand ça commence à sentir mauvais ou que l’on finit par s’y sentir un peu à l’étroit. Le temps de trouver le costume qui saura enfin nous faire cesser de faire autour de lui tous ces mystères de pacotille.

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Il y a ceux qui avalent leur prozac… un texte de Myriam Ould-Hamouda

14 février 2017

Il y a ceux qui avalent… alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, québec

 

Il y a ceux qui avalent leur prozac avec le lait de leurs cornflakes au petit déjeuner, ceux qui engloutissent des litres de café pour faire glisser leur plaquette de valium à la pause de midi entre deux rendez-vous, et ceux qui tard la nuit terminent la bouteille de rhum avant la boîte de stilnox – ou l’inverse. Je ne sais pas comment le monde a réussi à nous faire avaler la pilule, mais, depuis qu’elle est passée, absorbée, digérée, nous continuons à gober avec le sourire et un grand verre d’eau, matin midi et soir, toutes les couleurs de l’arc-en-ciel de nos armoires à pharmacie pleines à craquer, et avec elles les couleuvres qu’il avait planquées au milieu pour faire la blague.
Nous nous prenons pour des surhommes, nos ordonnances entre les doigts, les cachets dans la glotte et l’esprit embrumé, à faire passer comme par magie tous nos bobos d’êtres humains. Et à chaque pilule qui continue de passer sans jamais laisser une égratignure le long de notre trachée, dans notre toute-puissance de demi-dieux, nous noyons sous des litres de flotte la faim, la fièvre, et l’ennui.
Nous nous prenons pour des surhommes ; mais nous ne sommes en vérité que des tyrans, à brandir à notre corps mille et un commandements inventés de toutes pièces. Nous le gavons ou l’affamons selon le temps qu’il fait, celui de pleurer sous un plaid parce qu’un corps qui lui tenait chaud est parti, ou celui de l’exhiber sur la plage sous le nez d’autres corps qui pourraient le consoler un peu. Nous le faisons gonfler, sécher et puis dépérir à notre guise selon l’heure qu’il est, celle de le faire tenir debout, d’avancer à vive allure jusqu’au podium et de sourire à pleines dents sous le feu des projecteurs, même si ce ne sont que des feux de paille et même s’il n’en peut plus aussi, celle de le border sous des draps froids dans un lit un peu trop grand pour lui depuis que le corps qui lui tenait compagnie ne l’occupe plus, depuis qu’à chaque fois que nous l’obligeons à trouver le sommeil malgré lui, il ronfle fort, mais ne rêve plus. Même si ça lui aurait bien plu, pour une fois, de veiller tard et de nous raconter sur le coin de l’oreiller ses histoires de corps qui a mal ou qui prend son pied.

 alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, québecMaman disait « il ne faut pas s’écouter », si elle nous voyait comme elle serait fière de ses grands garçons si baraqués de ses grandes filles si élancées : ça doit faire une éternité que nous n’avons pas pris le temps de l’écouter, notre corps qui avait pourtant bien des choses à nous dire. Notre corps qui sait tellement mieux que nous quand il a soif, faim ou bien la nausée. Et comme nous avons bien l’air malins ce matin, depuis qu’il s’est décidé à gueuler plus fort que nous, que maman et le monde aussi, et que nous n’avons plus rien à lui mettre sous la dent que de la purée fade et des draps trop blancs. Il y a ceux qui écument les magasins de fitness à la recherche d’une pilule miracle pour dompter ce corps qu’ils imaginaient moins sauvage, et celles qui se foutent bien de le voir se déformer à mesure que leur ventre se gonfle et qu’un corps un peu plus petit prend vie dedans. Et que, les mains dessus les yeux fermés et le cœur qui cogne vite et fort, elles attendent les coups en souriant.

Notice biographique

Chat Qui Louche maykan alain gagnon francophonieMyriam Ould-Hamouda (alias Maestitia) voit le jour à Belfort (Franche-Comté) en 1987. Elle travaille au sein d’une association pour personnes retraitées où elle anime, entre autres, des ateliers d’écriture.  C’est en focalisant son énergie sur le théâtre et le dessin qu’elle a acquis et développé son sens du mouvement, teinté de sonorités, et sa douceur en bataille — autant de fils conducteurs vers sa passion primordiale : l’écriture. Elle écrit comme elle vit, et vit comme elle parle.

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