Comme le disait Monsieur de Tocqueville… par Alain Gagnon…

19 mai 2016

Dires de Tocquevillealain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, maykan, québec

Tocqueville et nous — Lire nourrit l’intelligence et l’imagination, mène à la réflexion ; lire mène surtout à comprendre les situations sociopolitiques de notre époque par comparaison avec ce que vivaient, ressentaient où conjecturaient des philosophes d’une société ou d’un temps autres.  Ci-dessous, quelques notes glanées dans l’ouvrage d’Antoine Redier, Comme disait Monsieur de Tocqueville Nous les partageons.

Sur l’individualisme :  Il est banal d’affirmer que l’individualisme conduit à la servitude.  Mais on envisage ordinairement la question sous un seul aspect.  Tout le monde sait que, dans une société où chaque individu s’est isolé des autres, la foule des citoyens ne forme plus un corps puissant, mais un innombrable troupeau, dont chaque tête est sans force vis-à-vis du pouvoir.

Sur la démocratie et la culture, lors de son voyage en Amérique au 19e siècle :  L’inquisition n’a jamais pu empêcher qu’il ne circulât en Espagne des livres contraires à la religion du plus grand nombre.  L’empire de la majorité fait mieux aux États-Unis :  elle a ôté jusqu’à la pensée d’en publier.  (Faut dire que les Américains se sont bien repris au XX e en donnant à la littérature mondiale Hemingway, Faulkner, Caldwell, London, Kerouac, Capote…  AG)

Décentralisation judiciaire à l’américaine :  Français accoutumés à la centralisation, c’est-à-dire à la servitude, c’est toujours un objet de surprise et d’admiration que d’apprendre qu’un juge américain peut ne pas appliquer la loi si la loi lui semble injuste ou mal fabriquée.

La liberté :  Il y a d’ailleurs deux sortes de liberté.  Celles que concède ou refuse le pouvoir et celles qu’on prend sur soi-même en s’affranchissant, par vertu civique, de la paresse, de la peur, de toutes les bassesses humaines.

Jugement sur les Américains :  Nous avions affaire, avec les Anglais, à des gentlemen ; avec les Américains, à de grands enfants aux gestes encore gauches, à d’honnêtes enfants, mais qui n’auraient pas eu de parents pour les élever.

L’auteur…

Auteur prolifique, Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon chat qui louche maykan alain gagnondu Livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour Sud (Pleine Lune, 1996) et Thomas K (Pleine Lune, 1998).  Quatre de ses ouvrages en prose sont ensuite parus chez Triptyque : Lélie ou la vie horizontale (2003), Jakob, fils de Jakob (2004),Le truc de l’oncle Henry (2006) et Les Dames de l’Estuaire (2013).  Il a reçu à quatre reprises le Prix poésie du même salon pour Ces oiseaux de mémoire (Le Loup de Gouttière, 2003), L’espace de la musique (Triptyque, 2005), Les versets du pluriel (Triptyque, 2008) et Chants d’août (Triptyque, 2011).  En octobre 2011, on lui décernera le Prix littéraire Intérêt général pour son essai, Propos pour Jacob (La Grenouille Bleue, 2010).  Il a aussi publié quelques ouvrages du genre fantastique, dont Kassauan, Chronique d’Euxémie et Cornes (Éd. du CRAM), et Le bal des dieux (MBNE) ; récemment il publiait un essai, Fantômes d’étoiles, chez ce même éditeur .  On compte également plusieurs parutions chez Lanctôt Éditeur (Michel Brûlé), Pierre Tisseyre et JCL.  De novembre 2008 à décembre 2009, il a joué le rôle d’éditeur associé à la Grenouille bleue.  Il gère aujourd’hui un blogue qui est devenu un véritable magazine littéraire : Le Chat Qui Louche 1 et 2 (https://maykan.wordpress.com/).

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)


Marc Aurèle et Raskolnikov, par Alain Gagnon…

15 avril 2016

Notes de lecture…alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, maykan, québec

Voici comment l’empereur et philosophe Marc Aurèle voyait les conséquences d’une faute ou d’un crime ; et le pardon ou renouement possible, car le criminel était né humain.

As-tu vu quelquefois une main ou un pied coupé, une tête tranchée, gisant loin du reste du corps ? Tel est l’état dans lequel se met, autant qu’il est en lui, celui qui repousse ce qui lui arrive, qui se retranche du monde, ou qui commet un acte contraire à la solidarité. Tu t’es rejeté hors de l’unité voulue par la nature, car tu n’étais qu’une partie, et voilà que tu t’es retranché du tout. Mais voici qui est admirable : il t’est possible de rentrer dans cette unité. Dieu n’a permis à aucune autre partie, séparée et retranchée du tout, de s’y rajuster de nouveau. Vois donc quelle bonté, quels égards il a eus pour l’homme. Il a fait dépendre de lui d’abord de ne pas se séparer du tout ; une fois séparé, il lui a permis de revenir s’y souder et y reprendre sa place à côté des autres parties. (Marc Aurèle, Pensées pour moi-même, Livre VIII, 34.)

Et voici comment Léon Chestov, écrivain et philosophe russe, évalue le crime de Raskolnikov, héro du roman Crimes et châtiments, de Dostoïevski : « Pour Dostoïevski, Raskolnikov est un homme retranché comme par un coup de ciseau du reste du monde, de tous et de tout. » (Léon Chestov, L’œuvre de Dostoïevski.)
Intéressant de constater comment, par-dessus les millénaires, se conjuguent dans un roman la pensée chrétienne du romancier russe et celle du philosophe stoïcien.

(Résumé de l’intrigue : Raskolnikov est un jeune étudiant russe. C’est un être altier, riche intellectuellement et moralement. Par manque d’argent, il doit interrompre ses études. Rêveur solitaire, il rejette la morale commune. Il se considère comme un être supérieur et veut éprouver les limites de sa liberté par la transgression de l’ordre moral. Désirant secourir sa famille dans le besoin, il assassine une vieille usurière et la vole. Raskolnikov est conforté dans son choix éthique par les agirs de son modèle, Napoléon Bonaparte.

alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, maykan, québecSon crime est un échec. Il détruit sa sœur et le fruit de son larcin est maigre. Ses rêves de surhomme l’abandonnent. Raskolnikov découvre l’humilité : il n’est qu’un homme. Il fait la connaissance de Sonia, une jeune prostituée. Il est ému par son dévouement. Elle vend son corps pour faire face à la misère du foyer familial. Poussé par elle, Raskolnikov confessera son crime. Il sera condamné à la déportation en Sibérie.

Comme l’écrivait Ettore Lo Gatto, professeur de littérature russe à l’Université de Rome : « Il [Raskolnikov] accepte la condamnation des hommes et se sauve ainsi moralement. Il rejoint la lumière en s’abandonnant au courant de la vie pour se laisser porter à quelque port, renonçant à la lutte, s’agrippant aux valeurs élémentaires de l’homme pour y retrouver la bonté originelle : c’est la tragique salvation russe par la soumission passive ».) (Résumé tiré du site @la lettre.com)

Ces dernières phrases renvoient sans équivoque au paragraphe de Marc Aurèle cité plus haut.

L’auteur…

Auteur prolifique, Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon chat qui louche maykan alain gagnondu Livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour Sud (Pleine Lune, 1996) et Thomas K (Pleine Lune, 1998).  Quatre de ses ouvrages en prose sont ensuite parus chez Triptyque : Lélie ou la vie horizontale (2003), Jakob, fils de Jakob (2004),Le truc de l’oncle Henry (2006) et Les Dames de l’Estuaire (2013).  Il a reçu à quatre reprises le Prix poésie du même salon pour Ces oiseaux de mémoire (Le Loup de Gouttière, 2003), L’espace de la musique (Triptyque, 2005), Les versets du pluriel (Triptyque, 2008) et Chants d’août (Triptyque, 2011).  En octobre 2011, on lui décernera le Prix littéraire Intérêt général pour son essai, Propos pour Jacob (La Grenouille Bleue, 2010).  Il a aussi publié quelques ouvrages du genre fantastique, dont Kassauan, Chronique d’Euxémie et Cornes (Éd. du CRAM), et Le bal des dieux (MBNE) ; récemment il publiait un essai, Fantômes d’étoiles, chez ce même éditeur .  On compte également plusieurs parutions chez Lanctôt Éditeur (Michel Brûlé), Pierre Tisseyre et JCL.  De novembre 2008 à décembre 2009, il a joué le rôle d’éditeur associé à la Grenouille bleue.  Il gère aujourd’hui un blogue qui est devenu un véritable magazine littéraire : Le Chat Qui Louche 1 et 2 (https://maykan.wordpress.com/).

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Mélasse de la poésie et pauvreté intérieure, par Alain Gagnon…

1 février 2016

Notes de lecture…alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, maykan, québec

Ces lignes de Léopol Morin, musicien et musicologue, décrivent avec pertinence un des défauts majeurs de notre littérature québécoise – poésie surtout – qui souvent se vautre et se perd dans les Causes et la mélasse des bons sentiments, depuis plusieurs décennies.
Comme si la sincérité pouvait excuser le manque de génie ! Ce serait trop commode ! Quelles bêtises, quelles pauvretés et quelles misères n’a-t-on pas excusées au nom de la sincérité ! […] Ne croyez-vous pas comme moi que les artistes au cœur trop gros, au cœur toujours ouvert et en ébullition, ont fait prime trop longtemps ? (Léopol Morin, Musique, vol. 1.)

*

Si nous croyons être nés de la volonté divine, avoir honte d’exister n’est-il pas le pire des blasphèmes ?
Nous pouvons avoir honte de certains comportements ou de certaines attitudes, mais de notre humanité même ? Jamais ! Nous sommes entrés dans ce monde sans préavis ni consultation… À ma connaissance limitée.

*

alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, maykan, québecNous sommes la civilisation de la pauvreté. De la pauvreté intérieure. On a vidé notre monde intérieur de toute référence au sacré. Nous demandons donc à tous et à tout de nous divertir, de nous distraire, de réduire au silence les échos harcelants de nos vides intimes. Du réveil au coucher, nous faisons appel aux bruits, aux néons, aux gadgets, aux communications à l’aveugle, aux agitations politiques et morales… Aucune quiétude ne doit permettre au Soi de manifester ses exigences.
Activisme et agitation. À tout prix ! L’inactivité est un fardeau, une torture où triomphe l’angoisse. Les centres-villes et ses soleils, dorés ou noirs, qui courent et ardent sur deux tours d’horloge, sont les refuges vains, mais recherchés par tous ceux qui se fuient.
Et on se déplace, chevauchant les fuseaux horaires, pour toujours se retrouver face à soi qu’on étouffe, et qui exige de naître.

L’auteur…

Auteur prolifique, Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon chat qui louche maykan alain gagnondu Livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour Sud (Pleine Lune, 1996) et Thomas K (Pleine Lune, 1998).  Quatre de ses ouvrages en prose sont ensuite parus chez Triptyque : Lélie ou la vie horizontale (2003), Jakob, fils de Jakob (2004),Le truc de l’oncle Henry (2006) et Les Dames de l’Estuaire (2013).  Il a reçu à quatre reprises le Prix poésie du même salon pour Ces oiseaux de mémoire (Le Loup de Gouttière, 2003), L’espace de la musique (Triptyque, 2005), Les versets du pluriel (Triptyque, 2008) et Chants d’août (Triptyque, 2011).  En octobre 2011, on lui décernera le Prix littéraire Intérêt général pour son essai, Propos pour Jacob (La Grenouille Bleue, 2010).  Il a aussi publié quelques ouvrages du genre fantastique, dont Kassauan, Chronique d’Euxémie et Cornes (Éd. du CRAM), et Le bal des dieux (Marcel Broquet) ; récemment il publiait un essai, Fantômes d’étoiles, chez ce même éditeur .  On compte également plusieurs parutions chez Lanctôt Éditeur (Michel Brûlé), Pierre Tisseyre et JCL.  De novembre 2008 à décembre 2009, il a joué le rôle d’éditeur associé à la Grenouille bleue.  Il gère aujourd’hui un blogue qui est devenu un véritable magazine littéraire : Le Chat Qui Louche 1 et 2 (https://maykan.wordpress.com/).

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Imagination, Chesterton et Jacques Parizeau, par Alain Gagnon

26 janvier 2016

Notes de lecture…alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, maykan, québec

L’imagination, c’est une pensée qui a du corps. (H. Justin)

La poésie qui oublie ce corps devient éthérée, sans prise sur le réel — ni quotidien ni absolu. La poésie qui oublie la pensée oublie le chant, et se fait oublier de lui : elle demeure simplement vulgaire, sans envergure, sans durée.

*

Les faits, me semble-t-il, indiquent toutes les directions comme des milliers de ramilles sur un arbre. C’est seulement la vie de l’arbre qui a de l’unité et qui monte. C’est seulement la sève qui jaillit comme une source vers les étoiles. (Chesterton)

Chesterton illustre bien cette vérité : sans le Dessin Intelligent qui l’anime, le réel serait néant.

*

Ils (mes parents) n’aimaient pas, ni moi, d’ailleurs, le mot « tolérance ». Ce mot était pour eux une espèce de condescendance vis-à-vis de l’autre. Ils préféraient le mot « partage », pour le partage de la nationalité, des ressources matérielles et de tout ce qui peut se partager entre humains qui se respectent. C’est le principal héritage que j’ai reçu d’eux et que j’ai cherché à promouvoir toute ma vie. (Michel El-Khoury, politicien libanais, in Ils ont vécu le siècle, Mélanie Loisel.)

Bonne distinction… La tolérance réduit l’autre au rôle de sujet passif. La participation en fait un égal. À ruminer en ces temps de frontières qui éclatent.

*

Vous doutez toujours, mais, le doute, c’est la liberté. Et le défi de la liberté, c’est de le relever avec sa conscience… (Michel Camdessus, ancien directeur général du FMI, in Ils ont vécu le siècle, Mélanie Loisel.)

À l’inverse, la certitude serait l’ennemi de la liberté ?…

*

alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, maykan, québecJe pense cependant que l’on a fait une grosse erreur en fermant les écoles normales. On n’aurait pas dû confier la formation des maîtres aux universités. Ce n’est pas dans les universités que l’on apprend à enseigner à des enfants du primaire et du secondaire. (Jacques Parizeau, ancien PM du Québec, in Ils ont vécu le siècle, Mélanie Loisel.)

À l’intérieur des facultés d’Éducation, on apprend à apprendre… aux autres. Les apprenants sont des récepteurs plus ou moins passifs, et la matière importe peu. Aucune pédagogie ne remplacera la passion d’un enseignant enflammé par la matière qu’il transmet.

L’auteur…

Auteur prolifique, Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon chat qui louche maykan alain gagnondu Livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour Sud (Pleine Lune, 1996) et Thomas K (Pleine Lune, 1998).  Quatre de ses ouvrages en prose sont ensuite parus chez Triptyque : Lélie ou la vie horizontale (2003), Jakob, fils de Jakob (2004),Le truc de l’oncle Henry (2006) et Les Dames de l’Estuaire (2013).  Il a reçu à quatre reprises le Prix poésie du même salon pour Ces oiseaux de mémoire (Le Loup de Gouttière, 2003), L’espace de la musique (Triptyque, 2005), Les versets du pluriel (Triptyque, 2008) et Chants d’août (Triptyque, 2011).  En octobre 2011, on lui décernera le Prix littéraire Intérêt général pour son essai, Propos pour Jacob (La Grenouille Bleue, 2010).  Il a aussi publié quelques ouvrages du genre fantastique, dont Kassauan, Chronique d’Euxémie et Cornes (Éd. du CRAM), et Le bal des dieux (Marcel Broquet) ; récemment il publiait un essai, Fantômes d’étoiles, chez ce même éditeur .  On compte également plusieurs parutions chez Lanctôt Éditeur (Michel Brûlé), Pierre Tisseyre et JCL.  De novembre 2008 à décembre 2009, il a joué le rôle d’éditeur associé à la Grenouille bleue.  Il gère aujourd’hui un blogue qui est devenu un véritable magazine littéraire : Le Chat Qui Louche 1 et 2 (https://maykan.wordpress.com/).

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Notes de lecture, par Alain Gagnon…

5 janvier 2015

L’effacement du livre…

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Les gens de culture, plus que les autres, s’attachent aux formes. Moins au contenu. Je regarde mes livres. Les bibliothèques forment enceinte, autour de ma table de travail. Nostalgie. Je sais que leurs jours sont comptés. Ils ne pourront résister au numérique.

De la Renaissance à nos jours, le livre a été le principal dépositaire, le véhicule de la culture. Il était source culturelle et objet culturel. Un fétiche pour beaucoup. Qui n’a pas entendu les expressions : « odeur de l’encre », « odeur du livre neuf », « craquement du papier », « texture de la page »… Combien ont possédé des collections de luxe qu’ils n’ont jamais feuilletées ?

On en a oublié le contenu.

Le livre importe par ce qu’il contient. Il n’est que support. Après la pierre, les papyrus, la tablette de cire, les parchemins… Et aujourd’hui, nous en sommes aux fichiers électroniques qui permettent le soulignement, la prise de notes, la possession d’une bibliothèque de grande qualité sur un support équivalent à un paquet de cigarettes – et surtout l’accession des moins fortunés à la propriété d’œuvres et de chefs-d’œuvre. Les contenus ne font plus défaut ; c’est le désir – la soif – qui manque. Notre civilisation tend à racornir la part du transcendant en chacun — c’est-à-dire de ce qui dépasse les formes.

 L’auteur…

Auteur prolifique, Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon chat qui louche maykan alain gagnondu Livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour Sud (Pleine Lune, 1996) et Thomas K (Pleine Lune, 1998).  Quatre de ses ouvrages en prose sont ensuite parus chez Triptyque : Lélie ou la vie horizontale (2003), Jakob, fils de Jakob (2004),Le truc de l’oncle Henry (2006) et Les Dames de l’Estuaire (2013).  Il a reçu à quatre reprises le Prix poésie du même salon pour Ces oiseaux de mémoire (Le Loup de Gouttière, 2003), L’espace de la musique (Triptyque, 2005), Les versets du pluriel (Triptyque, 2008) et Chants d’août (Triptyque, 2011).  En octobre 2011, on lui décernera le Prix littéraire Intérêt général pour son essai, Propos pour Jacob (La Grenouille Bleue, 2010).  Il a aussi publié quelques ouvrages du genre fantastique, dont Kassauan, Chronique d’Euxémie et Cornes (Éd. du CRAM), et Le bal des dieux (Marcel Broquet).  On compte également plusieurs parutions chez Lanctôt Éditeur (Michel Brûlé), Pierre Tisseyre et JCL.  De novembre 2008 à décembre 2009, il a joué le rôle d’éditeur associé à la Grenouille bleue.  Il gère aujourd’hui un blogue qui est devenu un véritable magazine littéraire : Le Chat Qui Louche 1 et 2 (https://maykan.wordpress.com/).

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Notes de lecture… Lucrèce…

7 septembre 2011

Lucrèce —

Extrait 1 : L’épreuve comme révélatrice

L’été, le vent du sud, le fleuve, les vagues itératives dans leurs déferlements portent à parlementer avec soi- même.  Dans la rumination, comme le

Lucrèce

voulait Nietzsche qui admirait chez les bovins cette faculté de remâcher, de ressasser sans cesse les mêmes éléments jusqu’à en extraire la substantifique moelle.

Je chasse dans un texte comme l’omble de fontaine.  Elle ne pourchasse pas à grande allure les bancs d’alevins, mais s’embusque et attend ce que le courant dérivera de délicieux et de nutritif à portée de gueule.  À moins que ce ne soit un leurre…

À La Librairie du Portage, je me suis procuré le De la Nature, Livre III, de Lucrèce.  Et je relis, comme je le fais souvent, avec un peu de nonchalance, jusqu’à ce premier extrait qui m’offre soudain l’occasion de jongler un peu avec ce qu’est le moi-même et ce que sont les autres.  C’est donc dans les dangers et les épreuves qu’il convient de juger l’homme ; c’est l’adversité qui nous révèle ce qu’il est : alors seulement la voix de la vérité jaillit du fond du cœur ; le masque s’arrache, la réalité demeure.

Que d’images me ramène la mémoire.  De ceux que j’avais crus forts et qui se sont révélés faibles.  De ceux que j’avais jugés faibles et qui se sont révélés hardis, fermes de cœur.  Que de souvenirs de moi que je préférerais avoir oubliés.   Quelques instants trop rares, où je me suis révélé meilleur que ce que j’attendais de moi…

Les épreuves, l’adversité serviraient donc de révélateurs de soi à soi ; de soi aux autres ; des autres à soi.  Et la Joie ?  Lorsque          j’ai vu les autres connaître un bonheur soudain, je les ai souvent vus devenir plus empathiques, plus conviviaux.  De même pour moi.  Je songe ici à Gilles Deleuze : La joie libère…

 

Extrait 2 : Ces comparaisons qui se démodent…

La technologie modifie nos environnements et rendent caduques des comparaisons qui pouvaient sembler jadis fondées sur l’évidence.  Quoique… Socrate ne nous a-t-il pas légué le devoir d’interroger l’évident, le convenu ?  Et Socrate précédait Lucrèce de trois siècles au moins.  Je vous laisse juges.

Prétendre, d’autre part, que les yeux ne peuvent rien voir par eux-mêmes, mais qu’ils sont l’instrument dont l’esprit se sert pour regarder, comme à travers une porte ouverte, est difficilement soutenable ; et le sens même de la vue conduit à une opinion contraire, nous amenant de force à reporter la vue à la pupille elle-même, surtout si nous réfléchissons que souvent nous ne pouvons voir une lumière trop vive, parce que nos yeux se trouvent offusqués par son éclat.  Pour une porte, rien de pareil ; et en effet jamais la baie, par laquelle nous regardons, ne conçoit de douleur pour être ouverte.  D’autre part, si nos yeux jouent le rôle de portes, après leur enlèvement l’esprit n’en devrait que mieux voir, débarrassé qu’il serait de jambages gênants.

Lucrèce aurait-il argumenté ainsi s’il avait connu nos portes ?  Il jugeait celles de son époque purs instruments puisqu’elles étaient inertes.  S’il voyait les nôtres s’entrebâiller à notre approche, répondre à un code en se fermant ou en ouvrant le passage ?  S’il manipulait nos caméras où un œil magique zoome automatiquement selon la distance et l’intensité de la lumière ?

 

Notice sur Lucrèce

Épicure

Poète et philosophe latin du Ier siècle av. J.-C.  Il est l’auteur d’un seul livre, d’ailleurs inachevé,  De natura rerum  (De la nature), un long poème passionné qui décrit le monde selon les principes d’Épicure à qui il voue une dévotion.  Quatre des six livres s’ouvrent d’ailleurs sur un hommage au maître :

    C’est toi, père, qui découvris la vérité,
Qui guides notre vie ; c’est dans ton œuvre, ô maître,
Que nous venons chercher, abeilles butinant
Dans les vallées en fleurs, ces paroles d’or, oui,
D’or, dignes à jamais d’une vie éternelle.

C’est essentiellement grâce à Lucrèce que nous connaissons l’une des plus importantes écoles philosophiques de l’Antiquité, l’épicurisme, car des ouvrages d’Épicure, il ne reste rien, sauf trois lettres et quelques sentences.

Si Lucrèce expose fidèlement la doctrine de son maître, il met à la défendre une âpreté et une sombre ardeur.  Son tempérament angoissé et passionné est à l’opposé de celui du philosophe grec. Faut dire qu’il vivait à l’époque des proscriptions de Sylla, de la conjuration de Catilina…  Des temps troublés !  Tout comme Épicure, il s’en prend à la superstition et à la religion populaire.

 

 


Les dix stratégies de manipulation de masses… Noam Chomsky

7 octobre 2010

(Une amie FB, Yamina Pascale, m’a fait parvenir cet article publié sur le site de Psessenza International Press Agency.  Il s’agit d’un bon condensé, qui n’apportera rien de nouveau aux lecteurs de Chomsky, mais qui a le mérite de faire réfléchir et d’animer des discussions.)

Les dix stratégies de manipulation de masses

Le linguiste nord-américain Noam Chomsky a élaboré une liste des « Dix Stratégies de Manipulation » à travers les média. Nous la reproduisons ici. Elle détaille l’éventail, depuis la stratégie de la distraction, en passant par la stratégie de la dégradation jusqu’à maintenir le public dans l’ignorance et la médiocrité.

PRESSENZA Boston, 21/09/10

1/ La stratégie de la distraction

Noam Chomsky

 

Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions

Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

3/ La stratégie de la dégradation

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

4/ La stratégie du différé

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge

La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

9/ Remplacer la révolte par la culpabilité

Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…

10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.


Félicitations à Guy Lalancette… (La conscience d’Éliah)

30 septembre 2010

La conscience d’Éliah de Guy Lalancette remporte le Prix roman 2010…

Voici ce qu’en écrivait le jury du Salon du Livre du Saguenay :

« Roman de l’investigation psychologique par excellence, La conscience d’Éliah oblige à revoir lescatégories avec lesquelles on conçoit d’ordinaire l’âme humaine. Peu de romanciers savent traquer l’inconscient comme Guy Lalancette : il dénude cette part enfouie au plus profond de l’être qui achoppe, se défile pour surgir inopinément dans un corps qui réagit, dans une chair vulnérable subissant les contrecoups de blessures d’enfance irréparables. L’histoire d’Éliah Pommovosky, racontée sans censure grâce à la perspective de sa conscience squatteuse, bouleverse par sa complexité, touche par son infinie tristesse, captive par la beauté de sa langue. Guy Lalancette y questionne avec beaucoup d’adresse un couple vieux comme le monde : l’amour et la haine. L’articulation magistrale de ces deux sentiments contradictoires offre un récit nuancé, où le passé et le présent s’entremêlent avec fluidité, oscillant entre la violence et la douceur, l’horreur et l’extase. »

Et Tristan Malavoy-Racine écrivait du même roman dans le Voir  en août dernier :

Livre dur, même violent, La Conscience d’Éliah est au croisement de plusieurs genres comme de plusieurs thématiques. « Le thème fondamental du roman, pour moi, demeure la trahison. Ce que l’histoire va peu à peu explorer, c’est le drame d’un amour espéré, refusé, puis trahi. Tout ce que porte Éliah, les traumatismes qu’il a connus, l’empêchent de s’abandonner au sentiment amoureux, et vont le conduire à la pire des trahisons, celle dont l’objet est l’être aimé. »


Félicitations à Michel Samson…

28 septembre 2010

Un second prix pour la Grenouille Bleue….

Michel Samson remporte le Prix découverte 2010 du Salon du Livre (SLSJ) avec Ombres sereines

Voici ce que l’auteur, Michel Samson, rapportait dans son blogue (http://ombressereines.wordpress.com/) lorsqu’il apprit qu’il était parmi les finalistes :

« Publier Ombres sereines fut, dans mon cas, un geste soulevant bien des questions et entraînant un cortège d’angoisses qui sont, peut-être, communs  à bien des auteurs, mais nouveaux pour moi : appréciera-t-on ce texte ? Sombrera-t-il vite dans l’oubli et l’indifférence ? Fera-t-il au contraire son petit bonhomme de chemin ?

Les critiques et commentaires, tant de la part des professionnels que des amateurs (La grenouille bleue qui m’a fait confiance, Alain Gagnon qui fut mon premier directeur littéraire, les magasines littéraires Lettres québécoises et  Nuit blanche, le magasine culturel Voir, le  Délit journal étudiant de l’université McGill  ainsi que vous-mêmes qui vous êtes exprimés à moi) m’ont donné le courage de persévérer, de produire de nouveaux textes, d’aller de l’avant en multipliant les projets d’écriture.

D’être dans la course pour le prix Découverte participe à cette énergie formidable qui ouvre les possibles et balaie les hésitations : Ombres sereines soulève de l’intérêt et c’est cela qui compte. Comme aurait pu le dire le maître dans Ombres sereines : Peu importe le point de départ, peu importe la destination : la voie seule existe. »

Notice biographique :

L’AUTEUR d’Ombres sereines : Michel Samson est né et a grandi à Arvida. Après un bac en Littérature française à l’UQAC, il a poursuivi des études littéraires (maîtrise) à l’université Laval.  À vingt-quatre ans, il se retrouve enseignant au collégial. C’est un passionné.  Très vite il lui est apparu que parler de littérature à ses élèves demeurait insuffisant. Ateliers d’écriture, cours de production littéraire et d’écriture dramatique se sont donc succédé.  Il a également collaboré à l’écriture de plusieurs pièces de théâtre et touché à la mise en scène. Si de nombreux facteurs ont contribué à forger son style, les voyages se sont avérés un puissant déclencheur du besoin d’écrire.  Voyages en Europe et, surtout, l’exploration d’une Asie qui le fascine.  C’est ce monde lointain qui fraie son chemin à travers ses mots.

LE LIVRE :

Au hasard d’une rencontre au pays du Dragon Bleu, deux hommes au passé mystérieux entament une relation de maître à disciple et s’installent sur les berges du Mékong. Bien qu’immobiles, ils amorcent un voyage fascinant par les récits qu’ils se transmettent.  L’un raconte, l’autre écoute et cherche à comprendre le sens de son existence.  À travers contes, récits et anecdotes du Japon et du Vietnam, s’élabore un discours simple : celui du cœur. Shintoïsme, Bouddhisme et Zen ; la sagesse asiatique sert de toile de fond aux petits et grands drames de l’humanité. La parole complexe du bonze et le commentaire simple du paysan poursuivent les mêmes objectifs : définir l’être, saisir sa nature, l’incarner dans le moment fugitif.

Le voyage prend toute sa signification pour ces deux personnages énigmatiques : aller à la rencontre de l’autre, de l’âme, des forces et faiblesses humaines, avant de reprendre des sentiers aussi imprévisibles que différents… En apparence.

Michel Samson nous enchante par ces textes brefs, purs, mélodieux, calmes et aériens. Des airs de flûte Shakuhachi ; une source fraîche qui jaillit entre les pierres d’un jardin japonais.  Un dépaysement, en même temps qu’une plongée au cœur de ce qu’il y a de plus intime, de plus limpide, de plus valable en soi.

Un exotisme sans fard, épuré. Une expérience du zen par un auteur qui l’a vécu de l’intérieur. Un livre d’une grande simplicité qui étonne, émerveille, nourrit, parle au cœur.  Des histoires qui captivent, retiennent le lecteur.


Notes de lecture…

8 septembre 2010

Sciences et Avenir, (hors-série), juillet-août : À la découverte de peuples mystérieux

Mycéniens, Harappéens, Hittites, Sogdiens, Sarmates, Varègues, Shonas, Noks, Mound Builders… : un élargissement du domaine humain

Pour les Humanités traditionnelles, le temps allait des Sumériens (env. 3000 av. J-C) à aujourd’hui ; l’espace à étudier se résumait en gros à la Méditerranée et à l’Europe de l’Ouest, avec de timides dérives vers la Russie, les Amériques, et l’Afrique, à partir de l’expansion européenne.  C’est à un agrandissement magistral de nos repères spatiotemporels que procède le magazine Sciences et Avenir.  Hors nos frontières culturellement fréquentées, vivaient des peuples plus évoluées esthétiquement et urbanistiquement que nous l’étions.  Vallée de l’Indus, désert de Gobi,  Zimbabwe, Amérique du Nord précolombienne…  C’est à un voyage dans des pièces insoupçonnées de la demeure humaine que Sciences et Avenir nous invite.

Un résumé du contenu concis et informatif de ce numéro : de quoi mettre l’eau à la bouche !

– Indus, la civilisation perdue : Il y a cinq mille ans apparut sur les rives de l’Indus une civilisation urbaine sophistiquée. Sans temple, palais, ni armée.
– Hittites, les guerriers aux mille dieux : Sophistiqué et profondément spirituel, leur royaume d’Anatolie fut aussi puissant que celui du Nil. Jusqu’à menacer le grand Ramsès II en 1275 avant J.-C.
– Mycéniens, les héros retrouvés de l’Iliade : Grâce à des décennies d’enquête sur les terres de la Grèce antique, les guerriers d’Homère surgissent peu à peu de la légende.
– Jomons, les irréductibles du néolithique : Alors que la révolution néolithique gagnait simultanément tous les continents, ces peuples du Japon sont demeurés envers et contre tout des chasseurs-cueilleurs.
– Vandales, des barbares très civilisés à Carthage : L’Église catholique leur a fait une mauvaise réputation. Mais ces cavaliers venus de Germanie ont offert à l’Afrique romaine un nouvel âge d’or.
– Mound Builders, des hommes entre terre et ciel : Durant cinq millénaires, ils ont élevé dans les plaines d’Amérique du Nord de gigantesques tumulus conçus pour être vus du ciel.
– Nan Madol, les Atlantes du Pacifique : De leur cité lacustre, bâtie autour de l’an Mil sur un îlot perdu du Pacifique, ne subsistent que de mystérieuses murailles mégalithiques.

Avec cette lecture, l’histoire se transforme  en une fresque plus complète.  D’innombrables occultés, introuvés, oubliés, en dérive parallèle, réintègrent la trame connue des êtres historiques, à pensée réfléchie.


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