Chronique de Québec… par Jean-Marc Ouellet

Ruminations festives…

Carnaval, Mardi gras, Carnaval! À Québec, c’est tout un festival… Vous connaissez peut-être la chanson, presque aussi célèbre que le Bonhomme lui-même. Québec est en fête, comme à chaque année depuis 58 ans. Jusqu’au 13 février. Avec ses lumières, ses sculptures sur neige, ses spectacles, ses concours, ses activités grand public, et bien sûr, son caribou. Pas celui à quatre pattes et un panache. Non. Celui qu’on boit et qui rend joyeux.

Carnaval, Mardi gras, festival. Deux mots et un duo de mots pour une fête. Expriment-ils vraiment la même chose?

Monsieur Larousse nous aidera peut-être. Voici les définitions qu’il nous offre :

Carnaval : 1. Temps de réjouissances profanes depuis l’Épiphanie jusqu’au mercredi des Cendres. 2. Ces réjouissances elles-mêmes. 3. Mannequin grotesque personnifiant le carnaval, enterré ou brûlé le mercredi des Cendres.

Festival : Série périodique de manifestations artistiques appartenant à un genre donné et se déroulant habituellement dans un endroit précis.

Mardi gras : Dernier jour avant le dernier jour du carême. (Rien sur la fête!)

Déçu du résultat et assoiffé de connaissances, je consulte mon Petit Robert de poche :

Carnaval : 1. Période de réjouissances précédant le carême. 2. Divertissements publics (bals, défilés…) de cette période.

Festival : Grande manifestation musicale.

Mardi gras : Dernier jour du carnaval.

J’ai l’impression de tourner en rond. Et surtout, une envie irrépressible m’envahit. Celle de me procurer le vrai gros Petit Robert. Je délaisse donc le papier et consulte Wikipédia.

Carnaval : Lié généralement à la fête chrétienne de Mardi gras. Et plus loin : On fait dériver le mot carnaval de carne (pour caro, chair) et levare, enlever, parce que l’on mange beaucoup de chair pendant le Carnaval pour se dédommager de l’abstinence imposée pendant le Carême.

Festival : Manifestation à caractère festif, organisée à époque fixe (annuellement, le plus souvent) autour d’une activité liée au spectacle, aux arts, aux loisirs, etc., et susceptible de durer plusieurs jours.

Mardi gras : Période festive chrétienne qui marque, en apothéose, la fin de la « semaine des sept jours gras » autrefois appelés jours charnels. Cette période pendant laquelle on festoyait précède le mercredi des Cendres marquant le début du Carême.

Donc, en résumé, un festival est lié à un thème particulier − comme c’est le cas pour le festival du film, ou de la patate –. Il est organisé et célébré à horaire fixe, et ce, à tout moment dans l’année. Le carnaval, lui, est une fête organisée dans la période du Mardi gras, fête religieuse, anciennement importante. Wikipédia en dénombre 145. Eh oui, 145. Désolé, monsieur Labeaume. Pas seulement Québec. Et pas seulement Rio, Venise…

Consolons-nous. Le plus important carnaval d’hiver au monde, c’est à Québec qu’il se déroule. On aurait pu l’appeler Festival de la neige, comme à Sapporo, au Japon. Il en tombe assez pour cela. Du moins, d’habitude. Et il revient à temps fixe, chaque année, et pas toujours juste avant le Mardi gras. Alors…?

Pourquoi tout compliquer? Les défilés de Notre Carnaval abondent en monstres et en guignols qui nous font peur, et bien rire. Alors, amusons-nous! Ajustons tuques, manteaux et ceintures fléchées. Mangeons bien, buvons — avec modération, bien sûr —, et rions ensemble. Oublions querelles et tracas. Car la fête terminée, la vie reprendra sa douce et rassurante normalité, avec ses propres démons… Jusqu’à la prochaine fois.

Jean-Marc Ouellet est né le 11 septembre 1959 à Rimouski.  Il a grandi sur une ferme du Lac-des-Aigles, petite municipalité du Bas-du-Fleuve, jusqu’à l’âge de 15 ans. Après l’obtention de son diplôme de médecine à l’Université Laval, il a reçu une formation en anesthésiologie à Québec, puis à Montréal. Il a amorcé sa carrière médicale à Saint-Hyacinthe, pour la poursuivre ensuite à Québec jusqu’à ce jour. Féru de sciences et de philosophie, il s’intéresse à toutes les littératures, mais il avoue son faible pour la fiction. Chaque année, depuis le début de sa pratique médicale, pour du dépannage, il passe plusieurs semaines en région ; il s’accorde alors un peu de solitude pour lire et écrire. L’homme des jours oubliés, son premier roman, sortira bientôt aux Éditions de la Grenouille Bleue.  Il est maintenant chroniqueur régulier pour le magazine littéraire Le Chat Qui Louche où il avait déjà publié des nouvelles

6 Responses to Chronique de Québec… par Jean-Marc Ouellet

  1. Dominique B. dit :

    Bonjour monsieur Ouellet,

    c’est vraiment festif, vous donnez l’envie d’en être. Toujours réjouissant de vous lire…

    Agréable week-end à vous,

    Dominique B.

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  2. Jean-Marc Ouellet dit :

    Merci pour ces bons mots, madame Dominique.

    Vous savez, je suis privilégié d’être lu par vous, et par tous ces lecteurs qui osent pénétrer l’univers merveilleux du « Chat Qui Louche ».

    Le plus beau des week-ends à vous aussi.

    Jean-Marc O.

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  3. pierre patenaude dit :

    Bonsoir,
    Le Carême… que de souvenirs. Je servais la messe du matin. Cinq sous ça me donnait. Parfois je devais aller réveiller le vicaire en haut du presbytère – il avait pris un p’tit coup la veille. Le bedeau me le demandait parce qu’il en revenait de voir le vicaire manquer à son devoir. Y’était pas si pire, y coatchait l’équipe des Aiglons de Chambord, pis y’aimait les femmes. C’était la grosse équipe les Aiglons, vous savez, Jean-Marc. On battait Pointe-Bleue, Roberval, Saint-Gédéon et toutes les paroisses nvironnantes. Notre équipe de Hockeyétait notre fierté, après Dieu.
    J’apprécie votre billet. Continuez, Jean-Marc.
    pp

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  4. Jean-Marc Ouellet dit :

    Bonjour Pierre.

    Vous savez, dans ma jeunesse, alors que j’habitais un rang du Bas-du-Fleuve, nous ne fêtions pas l’Halloween, comme le font les jeunes d’aujourd’hui. Tout se passait le Mardi gras. On se déguisait avec les vieux vêtements des parents, on circulait de porte en porte, s’imaginant faire peur aux habitants de chacune des maisons, qui nous donnait pourtant des bonbons, de la liqueur, et pleins de rires. Et il y avait la fête après. C’était notre carnaval à nous. De beaux souvenirs.

    Merci pour votre commentaire et pour vos encouragements.

    Jean-Marc

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  5. pierre patenaude dit :

    Un dernier mot, Jean-Marc, notre bedeau s’appelait Jean-Marc. Et il était si drôle. Quand il est monté en-Haut, ça nous a sonnés.
    pp

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  6. Jean-Marc Ouellet dit :

    Et j’ai connu plusieurs Pierre qui furent d’excellentes personnes.

    Jean-Marc O.

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