Chronique ontarienne, Par Jean-François Tremblay…

 De l’eau du robinet, svp…

 Lors d’un séjour récent dans ma famille (et celle de ma copine),  j’ai été surpris par la grande variété de boissons que l’on m’offrait avec mes repas.  Eau fruitée, pétillante, sucrée, boissons gazeuses de toutes sortes, jus, etc.  À un moment, on m’a proposé une boisson énergisante au « café vert » de Starbucks, ou quelque chose du genre.

Et à chaque fois, invariablement, ma réponse fut non.

– Je vais prendre de l’eau, tout simplement.  Merci.

– T’es sûr ?  Mais mon eau est pétillante !

– De l’eau du robinet, ça va faire.  Merci.

– Il paraît que le café vert c’est bon pour la santé, selon des études.

– Paraît que l’eau c’est bon aussi pour la santé, selon plusieurs siècles de consommation.  Merci.

Je ne saisis pas tout à fait cette course folle contre l’eau.  Qu’avez-vous tous et toutes contre l’eau ?

J’ai l’impression aujourd’hui que chaque personne que je connais a une opinion sur le goût de l’eau.  L’eau de Montréal, de Jonquière, de La Baie, de Shipshaw, tout le monde a quelque chose à dire sur le goût de l’eau.  Ça va de commentaires évasifs tels que « elle ne goûte pas bon » à d’autres plus précis comme « elle goûte le sable ».

Quoi qu’il en soit, j’ai l’impression de faire partie d’une minorité pour qui l’eau goûte… l’eau.  Peu importe où j’habite, l’eau a le même goût.  Sa température me dérange davantage que son « goût » – j’aime l’eau froide.   Mais mon eau, je la prends du robinet pour la mettre dans un pot, et celui-ci va au frigo.  Mon eau est donc toujours froide, et très bonne.  Elle goûte l’eau, tout simplement.

Qu’est-ce que j’en ai à foutre des pétillements, du sucre, de toutes les autres cochonneries que les grandes compagnies mettent dans l’eau pour duper la population ?

Je ne comprendrai jamais les gens qui, pour une question de « goût de l’eau », et donc un caprice selon moi, vont s’acheter bouteille après bouteille, alors que de l’eau saine coule dans leurs tuyaux.

Tant qu’à jeter ainsi votre argent par les fenêtres, envoyez-moi des chèques.  Je suis à la recherche d’un emploi.  Je me ferai un plaisir d’embouteiller mon eau de robinet pour la vendre, et ainsi empocher l’argent que vous décidez stupidement de flamber.  Mon eau de robinet, ou l’eau de robinet que l’on vous vend en bouteilles sous la fausse impression qu’elle est de source, c’est du pareil au même.

Non ?

Et je trouve d’une impolitesse considérable que quelqu’un offre à ses invités des boissons sucrées et gazéifiées, alors que ceux-ci sont en processus de remise en forme.

Je veux dire, ce n’est pas comme si je n’en parlais jamais – un simple coup d’œil à mon profil Facebook sert à constater les efforts que je mets dans ma perte de poids, la course et tout le reste.

M’offrir une boisson gazeuse, ou de l’eau sucrée, ou une boisson « énergisante », alors qu’il est plutôt clair que j’ai éliminé ces formes de poison de ma vie depuis un certain temps, devient en quelque sorte une insulte.

C’est comme la fois où quelqu’un m’a mis environ quatre ou cinq bols de croustilles et bonbons de diverses sortes sous le nez, prétextant ne pas vouloir être un « mauvais hôte » et montrer qu’elle (cette personne) savait recevoir.

Que faire dans un tel cas ?  Refuser d’y toucher et ainsi être un « mauvais » invité ?  Céder à la tentation ?

Chez moi je bois de l’eau.  Que de l’eau.  Avec tous mes repas, de l’eau.

Avant d’aller courir, je vais habituellement boire un petit verre de jus de fruits.  Et je parle ici de jus pur à 100 %, sans aucun ajout.

Sinon, j’aime mon café quotidien, mon lait pour accompagner un dessert, ou encore à l’occasion un petit verre de boisson d’amandes au chocolat noir (généralement au déjeuner).

Et il y a également le vin et la bière, mais c’est toujours en quantité négligeable.  Je n’aime pas tellement l’alcool.

L’eau du robinet demeure ma boisson principale.

J’ai longtemps (TRÈS longtemps) été accro aux boissons gazeuses.  Si bien que lorsque j’étais en manque, je le ressentais physiquement.  C’est une véritable drogue, croyez-moi.

Je suis probablement passé près d’être diabétique.  Il y a des cas de cette maladie dans ma famille.  Je suis une vraie bibitte à sucre.  C’est à cela que je dois toujours faire attention.

Le décès de mon père en 2008, qui a succombé à la mi-cinquantaine à divers problèmes de santé reliés à la mauvaise alimentation et un manque d’activité physique, fut un éveil pour moi.  J’ai réussi, depuis, à me débarrasser de mon accoutumance aux boissons gazeuses.  Je n’en bois plus du tout.  Et ça ne me manque plus.  Et j’ai changé de nombreuses autres choses dans ma vie.

En changeant mon alimentation, en commençant à courir, en étant raisonnable dans mes portions, j’ai perdu du poids de manière considérable et ainsi, je l’espère, gagné quelques années de vie.

Je tiens fortement à maintenir mon style de vie saine, et ce, le plus longtemps possible.  Et vivre très vieux.

Alors svp, je vous en prie, si vous me recevez chez vous un jour, pouvez-vous éviter de m’offrir ces cochonneries de boissons énergisantes, d’eau gazeuse, sucrée, pétillante, etc. ?

De l’eau du robinet, ça conviendra parfaitement.  Merci.

Notice biographique

Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma.  Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger parla suiteverslesArts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche : https://maykan2.wordpress.com/)

9 Responses to Chronique ontarienne, Par Jean-François Tremblay…

  1. Jean-Marc Ouellet dit :

    Pas facile aujourd’hui d’être tout simplement naturel, et naturellement en santé. Trop de tentations et d’offres tentantes sans doute. Il faut du courage pour dire non aux calories et aux sucres agitateurs des centres du plaisir, source de la dépendance. Alors qu’il fait si bon vivre d’amour et d’eau fraîche.

    Jean-Marc

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  2. anne-V dit :

    je ne mets jamais d’eau dans mon whisky ni même dans mon vin…;) mais je bois de l’eau du robinet depuis mon enfance et franchement je suis d’accord avec cette vie nature, tout en simplicité.

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